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Bayburt, la petite province derrière la "forteresse Erdogan"
A Bayburt, bourgade de l'est anatolien avec ses vieilles Fiat, ses parties de rami et ses tulipes jaunes, où la vie semble aussi calme que les rapides de la rivière Coruh sont vifs, le soutien à la "forteresse Erdogan" est massif.
Cette province verdoyante et rurale située entre la Mer Noire et le mont Palandoken est la moins peuplée de Turquie (84.200 habitants) et la moins contributrice au PIB national.
Mais elle est aussi celle qui a le plus massivement voté pour Recep Tayyip Erdogan au premier tour de la présidentielle le 14 mai: près de 80% suffrages, contre 49,5% au niveau national.
"Connaître le cœur de Bayburt, c'est connaître la Turquie", assure Orhan Ates, pull et cravate bordeaux sous un costume bleu. Tout juste élu député lors des législatives mi-mai, l'ophtalmologue de 47 ans se démène pour le chef de l'Etat et président du parti AKP, donné favori dimanche face au social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu.
"Vous êtes prêts à reconduire notre président?", répète Orhan Ates dans les ruelles de Bayburt, saluant tous azimuts d'un signe de la tête les hommes aux mains prises par un tesbih, le chapelet ottoman.
"Oui, si dieu le veut", répondent certains, glissant au passage leurs doléances.
De temps à autre, le député dégaine son téléphone et s'approche pour scruter l’œil d'un homme au sourire édenté, dispensant une consultation en pleine rue, avant de délivrer une ordonnance sur un coin de feuille froissée à un autre homme aux chaussures usées.
Une tape sur l'épaule ici, un thé partagé là. Du vendeur d'outils au coiffeur, la télévision connectée sur la chaîne officielle, pas une échoppe ou presque n'échappe à sa ronde.
"J'ai commencé comme cireur de chaussures, je suis devenu professeur en médecine. Les gens se voient en moi, comme nous nous voyons en Erdogan", dont la famille est originaire de Rize, la province voisine.
"Il parle à tous, pas qu'aux élites", assure l'élu à l'AFP avant de courir inaugurer l'événement culturel du moment - des dessins d'enfants exposés dans un gymnase - puis d'assister à trois enterrements.
"On est une grande famille ici et Erdogan en fait partie, il est aussi solide que notre château" millénaire qui surplombe la ville, abonde Haci Ali Polat, responsable provincial de l'AKP.
- Retour de faveurs -
Si on vote Erdogan à Bayburt, expliquent des habitants interrogés par l'AFP, c'est parce qu'il "repousse les assauts des puissances extérieures" tout comme Bayburt a résisté aux Russes au XIXè siècle ou, comme l'affirme le maire Hukmu Pekmezci, lors "des atrocités arméniennes de 1916-18". (Plus d'une vingtaine de pays dont les Etats-Unis et la France ainsi que le Parlement européen et le conseil de l'Europe ont reconnu la réalité du "génocide" arménien de 1915 qualifié de "massacre" par les autorités turques, NDLR.)
"Erdogan a produit ses propres bateaux, ses propres armes, ses propres avions", commente aussi Muhammed Emre Teymur, 19 ans. "On ne vote pas pour un +concombre+ (terme péjoratif, ndlr) à cause du prix de l'oignon", dit cet ouvrier en bâtiment qui gagne 10.000 lires turques (470 euros) mensuels.
L'envolée du prix de l'oignon est devenu un marqueur de campagne de l'opposition pour illustrer la forte inflation.
"On est nationalistes et conservateurs et on aime Erdogan", pour son islam politique décomplexé et pour "les subventions aux éleveurs et la construction de barrages très bénéfiques aux agriculteurs", énumère Bedirhan Bayen, 26 ans.
"Il y a tout un système (de subventions) en place et personne n'a envie de le perdre", résume le jeune diplômé assis au fond du magasin de son père.
Non loin de là, dans son atelier de couture, Bülent Hacihasanoglu fait valoir que dans les petites villages, certains ont peur de voter différemment "par crainte d'être mis à l'index". Lui, en revanche, parle haut et indique qu'il votera Kiliçdaroglu pour "un retour au régime parlementaire".
Comme lui, beaucoup disent leur envie de voir Bayburt retrouver l'opulence qui était la sienne quand la ville était une halte sur la Route de la soie.
Les habitants sont loyaux, souligne Yusuf Yolcu dans son cabinet d'assurance. "Même le 12 septembre" - référence au coup d'Etat de 1980 - il n'y a pas eu d'incident à Bayburt, insiste le quinquagénaire. "Rien non plus pendant les incidents de Gezi",le grand mouvement de contestation parti d'Istanbul qui a secoué le pays en 2013.
"Ce serait formidable s'il nous récompensait en retour, s'il construisait une usine pour nous, nous offrait des opportunités d'emploi", ajoute-t-il à propos du président.
Bedirhan Bayen est d'accord et précise: "Ce que veulent les gens, c'est un leader fort". Il aurait aimé un "nouveau visage", mais Kiliçdaroglu lui semble "faible".
D.Schneider--BTB