Berliner Tageblatt - Les agriculteurs reprennent leurs actions en attendant Attal et Macron

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Les agriculteurs reprennent leurs actions en attendant Attal et Macron
Les agriculteurs reprennent leurs actions en attendant Attal et Macron / Photo: © AFP/Archives

Les agriculteurs reprennent leurs actions en attendant Attal et Macron

Après plus d'un mois d'explosion de colère, Gabriel Attal va tenter mercredi matin de répondre à l'impatience des paysans français, qui ont repris leurs actions avant la visite samedi du président Emmanuel Macron d'un Salon de l'agriculture sous haute tension.

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Le Premier ministre tiendra à 09H00 une conférence de presse pour détailler les "principales orientations" d'un nouveau projet de loi agricole, dans lequel il entend inscrire "l'objectif de souveraineté" alimentaire, et exposer "le suivi et l'exécution" des mesures gouvernementales présentées le 1er février.

Il reviendra aussi sur les négociations commerciales entre producteurs, distributeurs et industriels, et sur le respect des lois Egalim, censées garantir une rémunération décente aux agriculteurs, qui ont fait l'objet d'un comité de suivi mardi autour de quatre ministres.

Comme un rappel du début du mouvement, quelque 70 km de l'autoroute A62 sont fermés à la circulation entre Agen et Montauban en raison d'un blocage d'agriculteurs. Et des actions coup de poing s'en prennent régulièrement aux supermarchés ou, comme mardi soir près de Vesoul, contre le géant mondial du lait Lactalis, dont un camion citerne de 20.000 litres a été bloqué par des agriculteurs qui voulaient en redistribuer le lait, pour se plaindre des prix selon eux trop bas versés aux éleveurs.

"Le temps de la décision politique" est venu, a averti mardi soir le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui a vu Emmanuel Macron et Gabriel Attal mardi. "Les attentes sont très fortes", selon le syndicat majoritaire.

 

Avec les Jeunes agriculteurs (JA), la FNSEA n'a pas relâché la pression sur l'exécutif depuis qu'elle a appelé à lever les blocages après la troisième salve d'annonces, qui vont du versement d'aides d'urgence à des décrets de simplification en passant par une "pause" sur le plan de réduction des pesticides Ecophyto, qui a consterné les associations et élus écologistes.

- RN "vautour" -

Pour peser jusqu'au bout, FNSEA et JA ont prévu à Paris vendredi soir un "cortège" d'agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon, où plusieurs d'entre eux pourraient camper jusqu'à la venue du président le lendemain.

La Coordination rurale, deuxième syndicat du secteur, a prévu aussi une manifestation vendredi à Paris.

Comme s'il donnait le coup d'envoi de la campagne des européennes, Gabriel Attal placera ses mesures agricoles sur un plan politique, considérant que le Rassemblement national, donné favori aux élections européennes de juin, est le "vautour de la colère agricole" sans "bilan, ni cohérence".

"Le RN a voté contre la PAC (politique agricole commune) en 2019, pour en 2021, et maintenant est de nouveau contre", accuse dans Le Figaro Gabriel Attal. Il se dit "prêt" à débattre avec Marine Le Pen sur l'agriculture mais refuse que le Salon, convoité par tous les responsables politiques, devienne "l'otage de joutes" électorales.

- Main d'oeuvre -

Sur le plan Ecophyto, le gouvernement a proposé de remplacer l'outil français (le Nodu) par l'indicateur européen, un changement contesté par les ONG environnementales et la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Arnaud Rousseau lui aussi considère que "ça ne suffit pas".

Une décision finale de l'exécutif sur ce sujet est attendue d'ici le Salon.

Le gouvernement avait aussi promis la publication d'un premier rapport annuel sur la souveraineté alimentaire avant le Salon.

Gabriel Attal indique par ailleurs dans Le Figaro qu'il va lancer une mission parlementaire pour proposer "d'ici la fin de l'été" une évolution de la loi Egalim afin qu'elle prenne mieux en compte le "coût de production des agriculteurs".

Il prendra en outre un arrêté cette semaine qui déclare toutes les filières agricoles "métiers en tension" pour recourir plus facilement à la main-d'œuvre étrangère.

R.Adler--BTB