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Des destructions "sans précédent", selon l'ONU, à Gaza, où une trêve se fait attendre
La guerre dans la bande de Gaza a provoqué des destructions "sans précédent", a affirmé jeudi l'ONU au moment où la réponse du Hamas à une proposition de trêve avec Israël se fait attendre, jetant le doute sur un possible accord après bientôt sept mois de conflit.
Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de Palestiniens détenus par Israël.
Un haut responsable du Hamas, Oussama Hamdan, avait déclaré plus tôt à l'AFP que la position du mouvement était pour l'instant "négative", mais que les discussions continuaient.
En l'absence d'avancées, Israël poursuit son offensive meurtrière déclenchée le 7 octobre après une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien.
Au moins 28 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des bombardements ont visé le nord, le centre et le sud du territoire assiégé par Israël, en grande partie transformé en champ de ruines.
- 30 à 40 milliards de dollars -
La reconstruction devrait coûter entre 30 et 40 milliards de dollars, a estimé jeudi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
"L'ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (...) C'est une mission à laquelle la communauté internationale n'a pas été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale", a déclaré le directeur du bureau régional pour les Etats arabes du PNUD, Abdallah al-Dardari.
Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.
Depuis, les tentatives de médiation menées par le Qatar, les Etats-unis et l'Egypte sont restées vaines.
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, maintient ses exigences, en premier lieu un cessez-le-feu permanent, ce qu'Israël a toujours refusé.
En visite mercredi en Israël, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait appelé le Hamas à dire "oui" à un accord qu'il a jugé "extraordinairement généreux" de la part d'Israël.
Il a aussi exhorté Israël à renoncer à une offensive terrestre potentiellement dévastatrice sur la ville de Rafah, transformée en un gigantesque camp de réfugiés à la lisière sud de la bande de Gaza.
- Inquiétudes pour les civils -
Israël de son côté se dit déterminé à poursuivre la guerre jusqu'à la "victoire totale" sur le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de lancer, "avec ou sans accord" de trêve, une offensive terrestre sur Rafah, dernier grand bastion selon lui du Hamas, où s'entassent un million et demi de Palestiniens, en majorité déplacés par la guerre.
De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent de lourdes pertes civiles, en l'absence d'un plan jugé crédible pour protéger la population.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
L'offensive israélienne lancée en représailles dans le territoire palestinien a fait jusqu'à présent 34.596 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Dans le sud de la bande de Gaza, des frappes aériennes ont visé jeudi la ville de Khan Younès, déjà rasée après des mois de combats, et des tirs d'artillerie ont été signalés aux abords de Rafah, selon des témoins et un correspondant de l'AFP.
Des témoins ont aussi fait état de bombardements et de combats accompagnés de tirs d'artillerie dans la ville de Gaza, dans le nord, ainsi qu'à Nousseirat, dans le centre du territoire.
L'armée a annoncé avoir frappé mercredi plusieurs "infrastructures terroristes", dont des tunnels utilisés par le Hamas.
Un responsable de la Défense civile de Gaza, Mohammed Al-Mughayyir, a averti jeudi du danger lié à la présence de munitions non explosées répandues sur le sol de Gaza. "Il y a plus de dix explosions chaque semaine dues à leur manipulation par des enfants et des civils, qui provoquent des décès ou de graves blessures", a-t-il dit à l'AFP.
- "La haine et l'antisémitisme" -
"Notre priorité était de rouvrir le service des urgences, nous avons réussi à le rééquiper presque entièrement, en utilisant ce qui est disponible à l'intérieur du complexe, en empruntant à d'autres hôpitaux ou en comptant sur l'aide étrangère", a expliqué à l'AFP le directeur de l'hôpital, Atef al-Hout.
L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes, principalement depuis l'Egypte, via Rafah, dans le territoire de 2,4 millions d'habitants menacé de famine.
Les Etats-Unis font pression sur Israël pour laisser entrer plus d'aide humanitaire. "Les progrès sont réels, mais vu les besoins immenses à Gaza, ils doivent être accélérés", a déclaré mercredi Antony Blinken.
La guerre à Gaza a entraîné dans les universités américaines une mobilisation d'étudiants en soutien à la population du territoire. Le président israélien Isaac Herzog a dénoncé jeudi la "terrifiante résurgence de l'antisémitisme" dans le monde, notamment aux Etats-Unis, où "des universités réputées, foyers d'histoire, de culture et d'éducation" sont "contaminées par la haine et l'antisémitisme".
F.Müller--BTB