Berliner Tageblatt - Des chars israéliens déployés à Rafah, l'accès humanitaire coupé à Gaza

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Des chars israéliens déployés à Rafah, l'accès humanitaire coupé à Gaza

Des chars israéliens déployés à Rafah, l'accès humanitaire coupé à Gaza

L'armée israélienne a déployé des chars mardi dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, dans le sud de la bande de Gaza, coupant l'accès pour l'aide humanitaire au territoire palestinien assiégé.

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Sept mois après le début de la guerre avec le Hamas, l'armée a diffusé des images montrant des chars où flottait le drapeau israélien déployés à Rafah, du côté palestinien de la zone frontalière, et affirmé mener une opération de "contreterrorisme" dans "des zones spécifiques" de l'est de Rafah.

Des bombardements pendant la nuit sur la ville ont fait au moins 27 morts, selon deux hôpitaux de Rafah.

- Convois humanitaires bloqués -

L'ONU a annoncé mardi que l'accès depuis l'Egypte au point de passage de Rafah, principale porte d'entrée de l'aide humanitaire, vitale pour la population de Gaza, lui était interdit par l'armée israélienne.

En Egypte, "des centaines de camions chargés de carburant et d'aide humanitaire sont bloqués" après la fermeture du point de passage de Rafah et celui de Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza, selon des sources égyptiennes.

L'ONU a en outre affirmé ne plus disposer que d'un jour de réserve de fuel pour les opérations humanitaires à Gaza, en raison de la fermeture de Rafah.

Pendant qu'Israël poursuit ses opérations militaires, de nouvelles discussions doivent avoir lieu au Caire après le feu vert donné par le Hamas à un projet d'accord présenté par les pays médiateurs pour tenter de mettre fin à la guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée par le mouvement islamiste contre Israël.

Cette proposition est "loin des exigences israéliennes", a affirmé le bureau du Premier ministre.

Les autorités du Hamas ont de leur côté accusé mardi Israël "d'exacerber délibérément" la crise humanitaire "en fermant les point de passage de Rafah et Kerem Shalom", et en visant "des hôpitaux et des écoles lors de son agression dans l'est de Rafah".

- "Partir vers l'ouest" -

L'armée a annoncé mardi avoir pris "le contrôle opérationnel" de la partie palestinienne du point de passage avec l'Egypte et annoncé que des troupes au sol avaient commencé une "opération ciblée de contreterrorisme" dans l'est de Rafah.

Une unité de blindés "a manoeuvré dans la zone. A l'instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage", a ajouté l'armée.

"Nous avions des indices, parmi lesquels les tirs" de roquettes dimanche, contre le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza qui ont tué quatre soldats israéliens, "mais aussi du renseignement, que la partie gazaouie du point de passage (...) était utilisé par le Hamas à des fins terroristes", a expliqué l'armée.

Mardi, la branche armée du Hamas a annoncé avoir tiré des roquettes "sur un rassemblement de troupes" israéliennes autour de Kerem Shalom, fermé depuis de précédents tirs.

L'armée a affirmé que ces roquettes avaient été tirées depuis Rafah.

La veille, sommés d'évacuer par l'armée israélienne, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, désespérés, pour beaucoup déjà déplacés par la guerre, avaient emballé à la hâte quelques affaires, sans trop savoir où aller.

"Nous sommes terrifiés, ce n'est pas facile d'être déplacé d'un endroit à l'autre", a confié à l'AFP Hanah Saleh, un homme de 40 ans déplacé du nord de la bande de Gaza. "On va partir vers l'ouest de Rafah, mais on ne sait pas exactement où. Et tout le monde se pose la question", a-t-il ajouté.

L'armée a largué des tracts appelant à évacuer vers la zone humanitaire d'al-Mawasi, à une dizaine de kilomètres de Rafah. Mais des habitants et des organisations humanitaires décrivent des secteurs déjà surpeuplés ou détruits par la guerre.

- "Pression sur le Hamas" -

Lundi soir, le Hamas a dit avoir informé l'Egypte et le Qatar, les pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu'il avait "approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu".

Israël a décidé d'envoyer une délégation au Caire, tout en poursuivant ses opérations à Rafah, "afin d'exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et d'autres objectifs de la guerre", selon les services du Premier ministre.

Le Qatar a lui aussi annoncé l'envoi mardi d'une délégation au Caire pour relancer les négociations indirectes.

Selon le numéro deux de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".

Israël s'est opposé jusqu'à présent à un cessez-le-feu tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, n'aurait pas été vaincu.

Le mouvement islamiste, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, exige de son côté un cessez-le feu définitif et un retrait israélien de la bande de Gaza, en préalable à tout accord.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont lancé une attaque dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.789 morts, principalement des civils, dont au moins 54 en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

I.Meyer--BTB