- "Très probable" baisse de taux de la BCE la semaine prochaine, estime le gouverneur de la Banque de France
- Japon: Seven & i confirme une nouvelle offre de rachat par Couche-Tard
- Renouvelables: le monde peut tripler ses capacités d'ici à 2030 à condition de soutenir les pays du Sud (AIE)
- En Colombie, les communautés indigènes au défi de l'assèchement du fleuve Amazone
- Economie solide mais électeurs déprimés, paradoxe aux Etats-Unis
- A Beyrouth, l'afflux de déplacés ravive les tensions communautaires
- Dépression Kirk: 30 départements en vigilance orange mercredi
- Nobel de chimie 2024: matériaux chimiques et recherche assistée par l'IA favoris
- Japon: Le Premier ministre mise sur sa "lune de miel" politique pour gagner des législatives anticipées
- Brésil: levée de la suspension de X après un long bras de fer avec Musk
- La Floride sur le qui-vive avant l'arrivée de l'ouragan Milton repassé en catégorie maximale
- Harris et Trump s'attaquent par interviews interposées
- Nobel de physique: le duo récompensé sonne l'alarme sur l'intelligence artificielle
- John Hopfield, lauréat du prix Nobel de physique, "inquiet" du développement de l'IA
- Mexique: Sheinbaum présente sa stratégie pour contrer l'ultra-violence criminelle
- A défaut d'une fusion, le président de l'Arcom prône une "présidence commune" à l'audiovisuel public
- Dix ans après Flint, les Etats-Unis se donnent dix ans pour éradiquer les canalisations en plomb
- Justice: le budget présenté jeudi "ne sera pas satisfaisant", selon Didier Migaud
- La Cour des comptes préconise une réforme systémique de la dotation globale de fonctionnement
- Glissement de terrain au Brésil: 2 disparus, dont une fillette de 6 ans
- Les collectivités devront participer à l'effort budgétaire, bien malgré elles
- Pour Biden, Netanyahu est un menteur, révèle un livre à paraître
- Wall Street termine en hausse, rebondissant grâce à des achats techniques
- Liban: près de 50 Français vulnérables évacués en France
- Dépression Kirk: 25 départements en vigilance orange mercredi
- Collectivités: les maires de France n'acceptent "aucune des mesures" d'économies du budget
- Au procès du RN, la défense décalée de Bruno Gollnisch
- Barnier survit à sa première motion de censure à l'Assemblée
- Procès de Mazan: "J'ai dit non à Pelicot car il s'agissait d'un viol", affirme un témoin
- Hausse "alarmante" des violences envers les médecins en 2023, selon l'Ordre
- La France lance le développement d'une future version connectée du Rafale
- Fabentech, un rôle clé pour armer l'Europe contre le bioterrorisme
- Nobel: Geoffrey Hinton, le pionnier de l'IA effrayé par sa création
- Liban: une cinquantaine de personnes en cours de rapatriement dans un avion militaire français
- La récolte de miel 2024 en baisse de 40%, selon un syndicat d'apiculteurs
- Ferroviaire: le financement du plan à 100 milliards d'euros est "fragile", selon le ministre aux Transports
- Equipe de France: Konaté n'a "pas les mots pour décrire l'horreur" de la guerre
- Kering nomme un nouveau directeur général chez Gucci pour redresser la marque
- Le Liban pourrait connaître "la même spirale catastrophique" qu'à Gaza, alerte l'ONU
- Entre peur et colère, les Libanais d'Afrique de l'Ouest vivent la guerre par procuration
- Santé mentale: les procureurs de 14 Etats américains attaquent TikTok
- Cold-cases: Interpol ouvre ses "notices noires" pour rendre leur nom à 46 femmes
- Guerre des roses au PS en pleine motion de censure du gouvernement Barnier
- Lourdes peines requises au procès d'un vaste réseau de passeurs dans la Manche
- Le groupe de luxe Kering nomme un nouveau patron pour sa marque phare Gucci, Stefano Cantino
- Soupçons d'emploi fictif au Canard enchaîné: la défense obtient le renvoi du procès en 2025
- La gauche dénonce "le hold-up électoral" du gouvernement Barnier dans sa première motion de censure
- La Bourse de Paris termine en baisse, sous pression avec la Chine
- "Une question de vie ou de mort": la Floride appelée à évacuer avant l'ouragan Milton
- Les Bourses européennes terminent dans le rouge, sous pression avec la Chine
Venezuela: "miracles" médicaux sur les rives de l'Orénoque
Sous un auvent, une jeune indigène vénézuélienne de 17 ans, yeux cernés, allongée dans un hamac usé et sale, regarde son bébé dans les bras de l'infirmière du village. Elle vient d'accoucher à même le sol.
Comme ailleurs dans l'Etat de Bolivar (sud-est), dans l'Amazonie vénézuélienne, les 270 habitants du village de Chaviripa -- dont 180 indigènes Eñepa -- vivent dans une extrême pauvreté et un immense désert médical.
L'infirmière Carmen Olivo, 40 ans et des dizaines d'accouchements au compteur, a l'habitude de faire avec les moyens du bord.
"J'ai à peine une paire de gants. Même pas de ciseaux. J'ai coupé le cordon ombilical avec un couteau", dit-elle.
"Ce ne sont pas des conditions pour un accouchement. Un hamac sur le sol, pas d'eau propre", explique-t-elle. "Ces gens sont éloignés de tout, ce sont des zones très pauvres".
- Langue indigène -
A l'aube, elle avait accouru dès les premières contractions. Sans connexion téléphonique ni radio, il a fallu envoyer un messager pour demander une voiture. Celle-ci est arrivée après l'accouchement...
La maman, Lidiana Requena, est transportée à 15 km de là, jusqu'à La Milagrosa (la Miraculeuse), le centre de la Fondation Maniapure, financée uniquement par des dons.
Elle est aussitôt auscultée par Natalia Vivas, 24 ans, interne en médecine qui complète son cursus de l'Université centrale de Caracas.
"Kotopa. Bien? Oncoma tasempe. (Douleur. Bien? Respire à fond)", dit-elle avec bienveillance, mélangeant langue enepa, apprise sur le tas, et espagnol, avant de poser une perfusion puis de suturer des lésions provoquées par l'accouchement.
"C'est important de communiquer, de leur dire que ça va faire un peu mal. Les femmes ne parlent souvent pas espagnol", explique-t-elle, tandis qu'une infirmière habille le nouveau-né.
"La Milagrosa est devenu le centre qui reçoit le plus de patients de la zone mais ce n'est pas un hôpital. Loin s'en faut", soupire le Dr Tomas Sanabria, 74 ans, cardiologue de renom et un des iniatateurs de la Fondation, il y a 25 ans avec un couple suisso-vénézuelien.
"J'ai commencé à venir dans les années 1960 quand j'étais étudiant en médecine. Pour camper", raconte M. Sanabria, qui rappelle que cette région sauvage a inspiré Jules Verne pour son roman "Le superbe Orénoque".
"Dès les premiers séjours, on s'est rendu compte que les gens avaient beaucoup de besoins. Ils nous demandaient des consultations", raconte-t-il. En 1995, il parvient à faire financer par une ONG l'installation d'un médecin.
"Un salaire, une voiture et une radio... Dès le début, on a compris la nécessité de la télémédecine. On a utilisé la radio, le fax, le téléphone et maintenant internet", explique le cardiologue. "C'est la santé pour tous à moindre coût"
Une fois par an, la Fondation organise la venue d'une trentaine de spécialistes qui traitent jusqu'à 1.800 personnes en quelques jours.
- Symbolique-
Chaque jour, 50 à 100 patients se rendent au centre. Certains marchent des heures.
D'autres viennent à trois sur un vélo comme Cristobal Quilelli, qui a pédalé trois heures pour emmener sa femme et sa fille de 4 ans, souffrant de fièvre et de toux. Parfois, un bus entier débarque après des heures de piste.
Domingo Antonio, 69 ans, et Felix Gutierrez, 73 ans, ont effectué une journée de voyage la veille, ont dormi dans l'enceinte de l'hopital pour consulter un médecin le lendemain, l'un pour des problèmes au rein, coeur et prostate, l'autre pour des douleurs articulaires.
A la pharmacie du centre, Alvaro Leal leur donne gratuitement les médicaments. "On demande une participation symbolique pour chaque consultation (moins d'un dollar) mais on ne refuse personne. Ca permet d'acheter de l'eau de javel et des stylos", explique-t-il.
La France, un des principaux partenaires, donne 600.000 euros par an. Objectif : aider des populations démunies et défendre "les populations indigènes". "Nous devons protéger leurs langues, leurs coutumes et... leur santé", explique l'ambassadeur de France, Romain Nadal.
En 2021, 8.925 personnes dont 2.910 indigènes (32.6%) ont été soignées par la Fondation.
Avec le temps, celle-ci a étendu son influence au-delà de La Milagrosa, fournissant médicaments, appareils médicaux, formations et internet aux dispensaires locaux.
"Ici, j'ai pleuré, j'ai souffert", raconte Marlene Campos, infirmière à La Urbana, village enclavé sur l'Orénoque.
Grâce à la Fondation, elle soigne de nombreux patients qu'elle était obligée auparavant de renvoyer vers l'hôpital de Caicara à plusieurs heures de voiture.
"Quand je suis arrivée je voulais partir. Maintenant, je me sens utile. J'ai demandé à rester une année de plus".
C.Meier--BTB