Berliner Tageblatt - L'inflation ralentit aux Etats-Unis, il faudra du temps, avertit Biden

Euronext
AEX 0.9% 906.64
BEL20 0.44% 4088.2
PX1 1.22% 7517.68
ISEQ 1.59% 9541.46
OSEBX 0.36% 1434.12 kr
PSI20 -0.73% 6669.78
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.49% 2491.2
N150 0.56% 3355.88
L'inflation ralentit aux Etats-Unis, il faudra du temps, avertit Biden
L'inflation ralentit aux Etats-Unis, il faudra du temps, avertit Biden / Photo: © AFP/Archives

L'inflation ralentit aux Etats-Unis, il faudra du temps, avertit Biden

L'inflation semble enfin ralentir aux Etats-Unis, et est tombée en octobre au plus bas depuis janvier 2022, mais le président Joe Biden a averti que le retour à un niveau normal prendra "du temps".

Taille du texte:

Les prix à la consommation ont augmenté de 7,7% en octobre par rapport à octobre 2021, selon l'indice CPI, qui fait référence, publié jeudi par le département du Travail.

C'est une hausse moins forte que celle de 8,2% qui avait été enregistrée en septembre sur un an. Et c'est aussi moins que les 7,9% qu'attendaient les analystes, selon le consensus de MarketWatch.

Le signal est positif sur un mois également, les prix ayant augmenté de 0,4% par rapport à septembre, la même hausse que celle enregistrée entre août et septembre. C'est une bonne surprise, puisque les analystes s'attendaient à une accélération, à +0,6%.

Ces chiffres montrent des "progrès" mais "il faudra du temps pour voir l'inflation revenir à des niveaux normaux - et nous pourrions connaître des revers sur le chemin", a souligné Joe Biden dans un communiqué, deux jours après les élections de mi-mandat.

L'inflation a été l'un des principaux thèmes dans la campagne. Les républicains, d'abord, s'étaient saisis du sujet de l'inflation, mettant en cause le président Joe Biden dans cette flambée des prix.

Les démocrates, pressés de rattraper leurs concurrents sur ce terrain devenu la principale préoccupation des Américains, s'en ont emparés dans la dernière ligne droite.

Les résultats définitifs du scrutin se font toujours attendre, mais la Chambre des représentants pourrait passer aux mains de l'opposition républicaine, tandis que le contrôle du Sénat reste incertain.

- Fièvre -

"Nous avons appris au cours des 18 derniers mois qu'un mois de bonne inflation ne prouve rien, mais nous voyons de bonnes raisons de penser que ce rapport-ci est le bon", a commenté Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics.

Mais "la fièvre semble tomber pour les locations de logements, quelques mois plus tôt que ce que nous attendions", a-t-il cependant souligné.

Le logement compte pour une part importante dans l'inflation, tant à la location qu'à l'achat.

Les prix de l'immobilier ont flambé pendant la pandémie de Covid-19, alimentés par les taux d'intérêt historiquement bas et par l'éloignement des villes permis par le télétravail.

Le prix médian pour une maison individuelle a augmenté de 8,6% au troisième trimestre, par rapport à la même période l'an passé, selon les données de l'Association des agents immobiliers (NAR), publiées jeudi également.

Ce ralentissement de la hausse des prix pourrait être le signe que les mesures prises par la banque centrale américaine, la Fed, pour ramener l'inflation dans les clous, commencent enfin à porter leurs fruits.

C'est en effet à la puissante Réserve fédérale qu'incombe la lourde tâche de ramener la hausse des prix autour de 2% sur un an, un niveau considéré comme sain pour l'économie. Elle privilégie cependant une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, restée stable en septembre à +6,2% sur un an.

- L'emploi comme jauge -

Pour faire ralentir l'inflation, la Fed cherche à provoquer un ralentissement volontaire de l'activité économique américaine, en relevant les taux d'intérêt, ce qui doit décourager la consommation des ménages et ainsi desserrer la pression sur les prix.

Et la santé du marché de l'emploi est vue comme une jauge de l'efficacité de ces mesures. Le taux de chômage devrait remonter un peu.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté la semaine passée, avec 225.000 nouvelles demandes, selon les données publiées jeudi par le Département du Travail.

Les entreprises, cependant, "choisissent de ralentir le rythme d'embauches en réponse à des conditions financières plus strictes et à une demande plus faible, plutôt que de licencier le personnel existant", a encore souligné Ian Shepherdson.

En octobre, le taux de chômage est remonté de 0,2 point, à 3,7%. Mais les créations d'emplois, bien que moins fortes qu'en octobre, sont restées solides.

Il faudra du temps, a prévenu la semaine passée le président de la Fed, Jerome Powell.

La Fed, face à la persistance de l'inflation, a annoncé le 2 novembre une nouvelle hausse de son taux directeur, la sixième d'affilée. Celui-ci, relevé de 0,75 point de pourcentage - une forte hausse - est désormais situé dans une fourchette de 3,75% à 4,00%, son plus haut niveau depuis janvier 2008.

J.Fankhauser--BTB