Berliner Tageblatt - Attal tente de calmer la fronde des agriculteurs

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Attal tente de calmer la fronde des agriculteurs
Attal tente de calmer la fronde des agriculteurs / Photo: © AFP/Archives

Attal tente de calmer la fronde des agriculteurs

Gabriel Attal va tenter mercredi matin de calmer une nouvelle fois la fronde des agriculteurs, qui font monter les enchères avant la visite samedi du président Emmanuel Macron d'un Salon de l'agriculture sous haute tension.

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Le Premier ministre tient à 09H00 une conférence de presse pour détailler les "principales orientations" du projet de loi agricole, dans lequel il entend inscrire "l'objectif de souveraineté" alimentaire, et exposer "le suivi et l'exécution" des mesures gouvernementales présentées le 1er février.

Il reviendra aussi sur les négociations commerciales entre producteurs, distributeurs et industriels, et sur le respect des lois Egalim, censées garantir une rémunération décente aux agriculteurs, qui ont fait l'objet d'un comité de suivi mardi autour de quatre ministres.

"Le temps de la décision politique" est venu, a affirmé mardi soir la FNSEA qui attend de pied ferme des annonces. "Les attentes sont très fortes", selon le syndicat majoritaire.

Avec les Jeunes agriculteurs (JA), la FNSEA n'a pas relâché la pression sur l'exécutif depuis qu'elle a appelé à lever les blocages après la troisième salve d'annonces, qui vont du versement d'aides d'urgence à des décrets de simplification en passant par une "pause" sur le plan de réduction des pesticides Ecophyto.

- RN "vautour" -

Pour peser jusqu'au bout, FNSEA et JA ont prévu à Paris vendredi soir un "cortège" d'agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon, où plusieurs d'entre eux pourraient camper jusqu'à la venue du président le lendemain.

Opération déminage: Gabriel Attal a reçu les deux syndicats une nouvelle fois mardi matin, et le président de la République Emmanuel Macron à son tour mardi après-midi.

Or le gouvernement a peu de marges de manœuvre budgétaires, après des mesures qui ont coûté 400 millions d'euros, dans un contexte de croissance revue à la baisse et d'économies programmées par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Ce dernier sera présent à la conférence de presse, avec Marc Fesneau (Agriculture) et Christophe Béchu (Transition écologique).

La Coordination rurale, deuxième syndicat du secteur, a prévu aussi une manifestation vendredi à Paris.

Comme s'il donnait le coup d'envoi de la campagne des européennes, Gabriel Attal placera ses mesures agricoles sur un plan politique, considérant que le Rassemblement national, donné favori aux élections européennes de juin, est le "vautour de la colère agricole" sans "bilan, ni cohérence".

"Le RN a voté contre la PAC (politique agricole commune) en 2019, pour en 2021, et maintenant est de nouveau contre", accuse dans Le Figaro Gabriel Attal. Il se dit "prêt" à débattre avec Marine Le Pen sur l'agriculture mais refuse que le Salon, convoité par tous les responsables politiques, devienne "l'otage de joutes" électorales.

- Sanctions -

Sur le plan Ecophyto, le gouvernement a proposé de remplacer l'outil français (le Nodu) par l'indicateur européen, un changement contesté par les ONG environnementales et la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau lui aussi considère que "ça ne suffit pas".

Une décision finale de l'exécutif sur ce sujet est attendue d'ici le Salon.

Le gouvernement avait aussi promis la publication d'un premier rapport annuel sur la souveraineté alimentaire avant le Salon.

Gabriel Attal indique par ailleurs dans Le Figaro qu'il va lancer une mission parlementaire pour proposer "d'ici la fin de l'été" une évolution de la loi Egalim afin qu'elle prenne mieux en compte le "coût de production des agriculteurs".

Il prendra en outre un arrêté cette semaine qui déclare toutes les filières agricoles "métiers en tension" pour recourir plus facilement à la main-d'œuvre étrangère.

La ministre déléguée à l'Agriculture Agnès Pannier-Runacher a assuré mardi sur RMC la détermination du gouvernement à faire respecter les lois Egalim "jusqu'au dernier kilomètre", ce qui a été rappelé lors du comité de suivi des négociations commerciales.

Le président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) Jean-Philippe André "reste en attente" toutefois d'éventuelles sanctions. Bruno Le Maire avait identifié 124 contrats ne respectant pas la loi, et envoyé des injonctions aux entreprises concernées.

M.Ouellet--BTB