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Deux jours dans la vie de Kolya, recrue ukrainienne de 18 ans
Des yeux bleus céruléens, la tempe tatouée d'un poignard, Mykola Lebedev a un regard d'enfant à la détermination d'adulte. À 18 ans, il va lancer sa première grenade.
L'Ukraine, qui lutte depuis 2022 contre l'invasion russe et manque d'effectifs, a abaissé l'an dernier l'âge de la mobilisation à 25 ans. Pressée par les Etats-Unis d'abaisser à nouveau cet âge, l'armée tente d'attirer depuis février les 18-24 ans avec un contrat assorti d'avantages financiers.
Comme Mykola, Kolya pour les intimes, qui montera bientôt à l'assaut des positions russes dans l'Est. Pour survivre, il s'entraîne avec son unité dans un lieu tenu secret.
Son instructeur esquisse un signe de croix. Kolya dégoupille, lance. L'explosion fait bondir la cave.
"Tes mains tremblent. Félicitations, tu as perdu ta virginité !", lance son supérieur. Kolya se relève péniblement toussant et crachant sur le sol jonché d'habits d'enfants.
Autour de lui, les ruines s'alignent sur les collines calcinées. Elles furent jadis un village, un temps occupé par Moscou, puis emporté par les obus.
Le 26 février 2022, deux jours après le début de l'invasion, le village voisin de Kolya, dans le sud de l'Ukraine, tombe aux mains des forces russes.
"Les corps déchiquetés, les destructions, c'était très dur". À 15 ans, sa décision de rejoindre l'armée était prise : "Je ne pouvais pas rester les bras croisés".
Sous la pression de ses parents, Kolya quitte cependant l'Ukraine juste avant sa majorité.
"Mal à l'aise" en Pologne, il revient, et en dépit des larmes de sa mère, signe son contrat en juillet dernier.
- Espoir de l'Ukraine -
Kolya et les autres jeunes volontaires sont "l'espoir de l'Ukraine", glisse un formateur de 25 ans, déjà vétéran. "Mais leur guerre sera plus dure que la nôtre".
La faute aux drones explosifs russes, qui, depuis quelques mois, infestent le front, devenu une zone létale d'une quinzaine de kilomètres.
Tapis dans une maison, Kolya et deux jeunes camarades s'entraînent à leur échapper. Engoncé dans son gilet pare-balle, il serre son arme contre lui, oppressé par les vrombissements stridents qui résonnent dans les couloirs.
Au front, les hurlements de drones qui traumatisent les soldats, sont utilisés pour épuiser l’ennemi.
Quand le silence se fait, le groupe se rue dehors pour s’abriter dans un bosquet. Mais en un sifflement, le drone s’écrase à leur pied. "Vous êtes morts", lâche l’instructeur.
"Pourquoi n'as-tu pas écouté le ciel ?" "On ne l’avait pas vu", répond Kolya en boitant. "Putain de drone. Je me suis méchamment cassé la gueule..."
Kolya dit faire confiance "à ses bonnes jambes" pour ne pas mourir. Et s'il les perd au front, "tu y attaches un bâton, et tu continues !"
La guerre lui a déjà pris un ami, a grièvement blessé un autre, et brûlé son oncle à plus de "90%".
Son père combat et son beau-père, l'un des seul survivants de son peloton décimé par un obus, a déserté pour veiller sur ses trois enfants.
Quand Kolya lui a annoncé sa conscription, "il m’a traité d’idiot", dit-il en riant.
- "Celui qui crève a perdu" -
Si le nombre des 18-24 ans déjà recrutés est "confidentiel" selon les autorités, accréditant l'idée d'un faible succès, les bénéfices sont connus.
En signant son contrat, Kolya touche une prime de 21.000 euros, un salaire mensuel pouvant aller jusqu’à 2.800 euros, des prêts immobiliers – avantages inexistants pour les appelés.
Au bout de douze mois, il pourra aussi quitter l’armée pour un an; les mobilisés, eux, n’ont aucun délai.
Une différence de traitement au sein de son unité à laquelle "tout le monde pense, mais dont personne ne parle".
Sous le patio du baraquement, contractants et mobilisés nettoient religieusement leurs kalachnikovs. Sentir son fusil en main, pour Kolya, c'est "maintenir un équilibre entre la vie et la mort".
Pour leur première mission, ils seront dans les tranchées, où ils attendront la relève pendant des mois.
"Mais pour parler de rotation, encore faudrait-il que des gens reviennent...", avait glissé un soldat à l'AFP.
Entre eux, ils ne discutent pas de ces choses-là, se comprennent "sans parler" - seulement quelques blagues: "Celui qui crève a perdu !"
Sa première mission, Kolya l'imagine ainsi: "le sang, les cris, les explosions". Mais il l'assure, il n'a pas peur. "La seule chose qui me manque, c'est la musique". Et sa copine, dernier lien avec la vie civile. Quand le dimanche, il peut utiliser son téléphone, ils s’appellent quelques heures. "Je t'aime, tu me manques. Classique...", résume-t-il.
Une bouffée de sa cigarette révèle les derniers rayons de soleil d'automne qui lui font plisser des yeux juvéniles. Dans un mois, il fera face aux troupes russes.
C.Kovalenko--BTB