Berliner Tageblatt - Attentat près de la tour Eiffel: le suspect signalé par sa mère fin octobre

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Attentat près de la tour Eiffel: le suspect signalé par sa mère fin octobre
Attentat près de la tour Eiffel: le suspect signalé par sa mère fin octobre / Photo: © AFP

Attentat près de la tour Eiffel: le suspect signalé par sa mère fin octobre

La garde à vue de l'auteur présumé de l'attaque mortelle au couteau près de la tour Eiffel à Paris se poursuit lundi, un suspect radicalisé dont la mère avait signalé la potentielle dangerosité fin octobre.

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Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-Iranien de 26 ans, a été interpellé après l'attaque qui a causé la mort d'un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes, samedi vers 21H30 à proximité du pont de Bir-Hakeim, à quelques mois des JO-2024 dans la capitale.

Une enquête de flagrance a été ouverte pour "assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes".

Les services de police avaient alors tenté de le faire examiner par un médecin et hospitaliser d'office, chose finalement impossible en l'absence de troubles, selon une source proche du dossier. Sa mère, en outre, ne voulait pas demander son hospitalisation forcée.

Quelques jours après son signalement, elle avait assuré qu'il "allait mieux", toujours d'après la même source.

Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réclamé que les autorités "puissent exiger une injonction de soins" pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques afin de prévenir des passages à l'acte.

- Soutien aux jihadistes -

En garde à vue comme trois membres de sa famille ou de son entourage, le suspect "s'exprime", selon une source proche du dossier.

L'acte a "potentiellement été préparé depuis plusieurs semaines", analyse une source proche du dossier, et les enquêteurs cherchent à déterminer quand les armes de l'agression ont été achetées.

Le touriste germano-philippin de 23 ans tué au couteau a reçu "deux coups de marteau et quatre coups de couteau" et l'assaillant a crié plusieurs fois "Allah akbar", déclarant être "muni d'une ceinture d'explosifs", a indiqué M. Ricard.

Il s'en est aussi pris, avec un marteau, à deux sexagénaires, l'un Français, l'autre Britannique, légèrement blessés, avant d'être maîtrisé par les forces de l'ordre et placé en garde à vue dans les locaux de la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris.

- "Profil très instable" -

"Issu d'une famille sans aucun engagement religieux", Armand Rajabpour-Miyandoab s'est converti à l'islam à 18 ans et a "très rapidement" versé dans "l'idéologie jihadiste".

Il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, après un projet d'action violente à la Défense, en 2016. Il était sorti en mars 2020 de prison.

L'assaillant avait "noué des liens avec des individus ancrés dans l'idéologie jihadiste" comme "l'un des futurs auteurs" de l'assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), a noté M. Ricard.

L'enquête va désormais tenter de faire la lumière sur la manière dont a été effectué le suivi médical de l'homme au "profil très instable, très influençable", selon une source sécuritaire interrogée par l'AFP.

"L'auteur était soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur", "effectif jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve le 26 avril 2023", a indiqué M. Ricard.

Environ 5.200 personnes sont connues pour radicalisation en France, dont 1.600 personnes sont particulièrement surveillées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon une source au sein du renseignement, qui précise que 20% de ces 5.000 personnes ont des troubles psychiatriques.

La France est "durablement sous le coup de la menace islamiste radicale", a insisté dimanche soir Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur a envoyé un télégramme aux préfets, leur demandant une "extrême vigilance" lors de Hanouka, la fête juive des lumières, de jeudi au 15 décembre.

L'attaque est survenue moins de deux mois après celle d'Arras (Pas-de-Calais). Un enseignant avait été tué et le plan Vigipirate relevé au niveau maximal "urgence attentat".

I.Meyer--BTB