Berliner Tageblatt - Fermeture d'une fonderie dans le "Tchernobyl chilien"

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Fermeture d'une fonderie dans le "Tchernobyl chilien"
Fermeture d'une fonderie dans le "Tchernobyl chilien" / Photo: © AFP/Archives

Fermeture d'une fonderie dans le "Tchernobyl chilien"

Le groupe public chilien Codelco, premier producteur mondial de cuivre, a annoncé vendredi la fermeture d'une fonderie située dans le "Tchernobyl chilien", une région industrielle fortement polluée, pour laquelle le président chilien Gabriel Boric s'est dit "honteux".

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Cette fonderie se situe dans la région de Quintero et Puchuncavi, deux villes situées à quelque 140 km à l'ouest de Santiago, que Greenpeace a surnommé le "Tchernobyl chilien". Cette zone industrielle abrite des entreprises minières, pétrolières, cimentières, gazières et chimiques.

A peine annoncée la fermeture de la fonderie Ventanas, ses employés sont descendus dans la rue pour protester. "Nous ne sommes pas responsables de la pollution de Quintero Puchuncavi", a déclaré un de ces employés qui a refusé d'être identifié.

Le président chilien a toutefois assuré qu'aucun des 350 employés de la fonderie ne resterait sans emploi.

Cette décision de fermeture intervient après plusieurs épisodes d'intoxication et de pollution de l'air.

Le 9 juin, plus d'une centaine d'habitants de ces deux villes ont été intoxiqués par du dioxyde de soufre rejeté par l'industrie lourde, second épisode de pollution grave en trois jours.

Au total, 105 habitants des villes de Quintero et de Puchuncavi, ont reçu des soins dans un établissement hospitalier local.

Il s'agissait du second épisode similaire enregistré dans la même semaine après que plus de 75 personnes --dont au moins 50 écoliers-- ont été intoxiquées lundi par une forte concentration de dioxyde de soufre, cinq fois supérieure à la normale.

Le dioxyde de soufre, indicateur de la pollution liée aux combustibles fossiles, fait partie des polluants de l'air dits classiques avec les particules en suspension, l'ozone, le dioxyde d'azote et le monoxyde de carbone.

"Nous ne voulons plus de zones de sacrifice (environnemental). Il y a aujourd'hui des centaines de milliers de personnes qui vivent dans notre pays, exposées à la dégradation sévère de l'environnement que nous avons provoquée ou consentie et pour laquelle, en tant que Chilien, j'éprouve de la honte", a déclaré le président Boric.

La pollution s'est accrue dans cette zone de 50.000 habitants lorsque le gouvernement chilien l'a convertie à partir de 1958 en un centre industriel qui abrite aujourd'hui quatre centrales électriques au charbon et des raffineries de pétrole et de cuivre.

N.Fournier--BTB